Une image, une histoire: la brune et la bête

L'image possède un bel avenir. Mon ami Mathieu, photographe de son métier, dont le talent ne lui en réserve pas moins (d'avenir), m'écrit pour commenter mon billet du 15 décembre dernier; lui qui connaît bien les manipulations de Photoshop et qui ne se gêne pas pour en utiliser les ressources, tout en se désolant que l'on soit obligé de se falsifier pour mieux s'apprécier, m'écrit donc ce qui suit:Je trouve intéressante ta réflexion sur photoshop qui va un jour modeler nos corps réels. En fait, je pense que c'est déja le cas, si on regarde les poupées siliconnées, qui piétinent, nombreuses -et de plus en plus jeunes, – ce continent et surtout son Sud.
Je trouve leurs formes vectorielles, tout comme le design de tous les objets nous entourant, tous sortis de la main mathématique - et à ce qu'il parait parfaite, - de l'ordinateur que nous chérissons tant de nos jours. Je ne serais pas étonné, que l'esquisse de ce qui sera une opération plastique, ne soit fait par un logiciel d'ordinateur, utilisant les vecteurs pour dessiner les formes.


Il n'y a donc pas que Mathieu qui a pris connaissance de mon billet: l'actualité semble me souffler à l'oreille que le président français, Nicolas Sarkozy, lui-même (émule de Bush et disciple de son précepteur, Karl Rove), a fait sienne l'idée que l'image est au pouvoir ce que le pouvoir est à l'image (c'est-à-dire, un et un seul concept). En orchestrant une idylle avec une vedette du show-bizz, elle-même issue du milieu de la mode (l'Image dans toute sa suprématie), il vient nous dire que désormais, tout discours et tout contenu est soluble dans la mise en scène d'une image qui vivra indépendamment de tout autre discours.

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais il y a des jours, comme aujourd'hui, où je suis bien content de travailler dans la pierre, pour parler comme ma grand-mère. Le concret des maisons, avec toute la solidité des rêves qui les accompagne, m'apparaît mille fois plus réel que ces fictions qui se font passer pour autre chose qu'une mauvaise fiction (mon problème est que j'aime la fiction, mais la bonne fiction, pas celle à la sauce Disney, fut-elle américano ou euro — tout ça me rend parano).

p.s. Pour des raisons que je laisserai aux jugements des lecteurs, ce billet ne contiendra aucune image (et tant pis pour ceux et celles qui craquent pour une jolie brune).

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