Interlude musical et sonore (ou: Le pop corn du Centre Bell n'est pas bon )

Hier soir, expérience aussi traumatisante qu'enrichissante: j'ai assisté, en compagnie de ma fille et de son amie, à un concert de musique donné au Centre Bell. Deux chanteurs (que je connaissais un peu) se sont produit à la plus grande joie d'une foule en délire. Et c'est précisément là, où je ne me sentais tout simplement pas à ma place. Comme un léger décalage (si je vous disais que j'ai pensé aux manifestations de Nuremberg dans les années 1930, présidé par un certain Adolf, ça vous laisse deviner mon état).

De la première artiste, nous avons appris que «Montreal is the best city in the world», rien de moins. Avec ses danseurs et danseuses, elle m'a permis de comprendre que tout se jouait au niveau du bassin, ce que la foule appréciait. Bien que je confondais parfois l'artiste et les danseuses (nous étions juchés haut dans les gradins), je me suis tout de même réjoui de constater que tout ce beau monde avait de fort jolies cuisses. À travers la panoplie SM très BCBG (on a même eu la délicatesse de sortir le fouet à lanière), la chorégraphie mimait des copulations multiples ou de simples séances de masturbation, geste et déhanchement à l'appui. Gentil, en effet.

À en juger par le niveau sonore sur scène et dans la salle, le second artiste était également très populaire et il lui suffisait de répéter le mot magique («Montreal») pour déclencher des vagues de joie sans pareil. Pour le reste, une petite séance de gymnastique aura également eu l'heur de plaire à l'auditoire qui avait probablement, comme moi oublié de mettre les boules quies. L'ennui ici, c'est qu'on ne parvenait que difficilement à reconnaître les chansons pourtant très jouées à la radio. Donc, niveau musical, il est conseillé de se référer au disque ou aux ondes radiophonique (à moins bien entendu de pousser à fond le volume et de défoncer ses haut-parleurs pour atteindre le niveau de distorsion souhaité).

Trop sévère? Pas musical moi? Débranché? Voyons, pas plus tard qu'hier après-midi, je faisais l'éloge de Neil Sedaka, Perry Como et Tony Bennet...

Les artsites? Ah, oui, il s'agissait de Rihanna (je suis allé voir sur Internet ce que je n'ai pu voir hier soir, et en effet, elle est jolie) et de Akon, assez «Konvincted», merci, surtout torse nu. L'immense majorité de la salle (dont l'immense majorité était féminine, mais, en majorité, n'avait pas atteint leur majorité), la foule, donc, a beaucoup aimé ce spectacle si j'en juge par l'état de mes tympans ce matin.

Pour ma part, la radio m'aurait suffit (et le pop corn du Centre Bell n'est pas bon).

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