Pourquoi Obama sera le prochain président américain

Barack Obama sera le prochain président américain. Pour une raison très simple : il a tous les appuis nécessaires. Et je ne parle pas tant de la majorité des électeurs que du véritable pouvoir, des pétrolières aux sociétés financières en passant par l’industrie militaro-industrielle, c’est-à-dire, des véritables décideurs actuellement en place.

À tous, je recommande la lecture de ce court article, Obama, la désillusion.

Et c’est d’abord et avant tout dans sa politique étrangère qu’il faut lire les signes de sa politique conservatrice (ou devrais-je parler de néo-conservatrice?) qui font de lui un ami du vrai pouvoir: depuis «son soutien indéfectible à l'État hébreu» devant le Comité des affaires publiques américano-israéliennes (AIPAC), principal et très influent lobby pro-Israël aux États-Unis, jusqu’au choix de ses conseillers en relations étrangères, en passant par son discours guerrier contre l’Iran et maintenant l’Afghanistan et le besoin d’en finir avec «ceux qui nous ont attaqué le 11 septembre», Obama n’est pas la figure progressiste que certain se plaise à décrire.

Même sa position sur l’Irak semble fléchir. En fait, à la lumière de ses dernières déclarations, «l'élection d'Obama, pour reprendre les termes de l’article mentionné, ne garantirait en rien un retrait rapide – encore moins immédiat – des troupes états-uniennes de l'Irak» puisqu’il faut désormais tenir compte des «conditions sur le terrain».




Barack Obama s’est entouré d’un comité de politique étrangère formé d’anciens hauts responsables de l’administration américaine. Madeleine Albright et Warren Christopher, anciens secrétaires d’État, et William Perry, ex-patron du Pentagone, figurent parmi eux. Lee Hamilton, qui a co-présidé avec James Baker un groupe d’étude parlementaire sur l’Irak, (et surtout, la Commission d’enquête (bidon) sur les attentats du 11-Septembre), y siége également. En résumé, presque tous les va-t-en-guerre des dernières administrations américaines.

On ne s’étonnera pas dans ces conditions de l’entendre déclarer, durant l'émission «Meet the Press», sur les ondes de NBC, que «son travail en tant que prochain commandant-en-chef serait de prendre les décisions à savoir quelle guerre est la bonne à mener».

On ne s’étonnera pas plus d’apprendre que son gourou, en matière de politique étrangère, se nomme Zbigniew Brzezinski*, le créateur virtuel du terrorisme islamique durant le gouvernement Carter qui se félicitait dans une interview au Nouvel Observateur, d’avoir terrassé la menace communiste avec une bande de fanatiques islamistes (Qu’est-ce qui est le plus important au regard de l’histoire du monde? Les talibans ou la chute de l’empire soviétique ? Quelques excités islamistes ou la libération de l’Europe centrale et la fin de la Guerre froide? Le Nouvel Observateur n° 1732, du 15 au 21 janvier 1998, p. 76)

* lire à son sujet l’excellent article La stratégie anti-russe de Zbigniew Brzezinski par Arthur Lepic

On ne s’étonnera pas plus du choix de Joe Biden, à titre de colistier. La feuille de route de ce dernier va dans le même sens que tout ce qui précède – et c’est sans surprise que l’on se rappellera qu’il a voté pour la guerre en Irak en 2002. Je renvoie cette fois le lecteur à l’article de Larry Chin, Les complices du 11 septembre se disputent la présidence des États-Unis :

À l’époque même où il rencontrait l’homme directement lié aux prétendus pirates de l'air, (on parle ici du chef des services secrets, le général Mahmoud Ahmad, dont la responsabilité dans le financement des actions du 11-Septembre semble en partie établie) la voix de Biden fut parmi les plus tapageuses et les plus belliqueuses à se joindre aux Bush-Cheney pour bombarder l'Afghanistan en représailles au 11 septembre. Biden a exprimé le désir de «tirer personnellement sur Osama Ben Laden.»

Cela dit, si Obama n’est pas la figure du changement qu’il prétend être, rien ne m’empêchera de penser qu’il pourrait bien se faire éliminer peu avant ou peu après (idéalement, après) son élection. Sa mort devrait permettre de refaire l’unité du pays, de justifier une nouvelle action guerrière tout en faisant régner un climat de peur (propice à toutes les lois les plus contraignantes et liberticides) et surtout, surtout, de contribuer à forger un nouveau mythe américain… car, pour reprendre les mots du romancier Denis Johnson que je citais hier encore, «quatre-vingt-dix pour cent de la guerre relève du mythe, non?»

Allez, et dormez en paix…

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