La matinée du samedi

Au chapitre des petits plaisir du samedi, je compte la lecture des journaux et le café... En retrouvant le goût et le parfum d'un bon petit expresso bon serré, je peux attaquer dans une certaine quiétude la lecture de la bêtise contemporaine que ne manque jamais de nous rappeler l'actualité... Pourtant, même si les exemples ne manquent jamais, rien, ce matin, de la bêtise ambiante, n'a vraiment retenu mon attention. Ce n'est ni les risques d'une récession américaine, répétés par tous les haut-parleurs économiques de ce monde, ni les procès politiques américains contre de supposés terroristes ou les lénifiantes affirmations de la CIA concernant l'assassinat de Benazir Bhuttho, ni même l'implication du Canada dans le pillage de l'Afrique, qui aura retenu mon attention, mais plutôt une nouvelle qui me renvoie à mon enfance, en 1972. J'allais avoir 13 ans lorsque débuta, à Reykjavik, en Islande, le tournoi du siècle qui metrrait aux prises le Champion d'échecs, Boris Spassky et l'aspirant américain qui était déjà une légende, Bobby Fisher.

Toute la famille avait suivi au jour le jour, ce tournoi aux allures de feuilleton. Je n'en ferai pas ici le récit; il est connu des véritables amateurs. Je me contenterai de dire qu'il fut l'occasion, pour moi, de développer mes qualités de joueurs d'échec (oubliées depuis), mais surtout, de connaître une relation privilégiée, vécue avec presque tous mes frères, unis pour l'occasion dans l'analyse des parties que nous rejouions ou poursuivions (lorsque le match avait été interrompu) à la mesure de nos talents. Mon frère Pierre était de loin le plus doué d'entre nous (et moi, le moins).

En apprenant la mort de Bobby Fisher, disparu à 64 ans, après une vie de folie et de démesure, j'ai pensé à cet été-là, où nous étions rassemblés autour d'un échiquier, de quelques manuels d'échec et du journal quotidien, sans penser aux futurs «échecs» que certains d'entre nous allaient, un jour, connaître.

Ce matin, je me suis demandé ce que devenait mon frère Pierre, parti à Vancouver depuis bientôt vingt ans et que je n'ai toujours pas revu depuis ce temps...

Je n'ai jamais douté que les échecs regorgent de victoires.

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