...et quand une librairie ferme ses portes?

Vous connaissez le proverbe africain? «Quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui disparaît.» Et lorsqu'une librairie ferme ses portes...? «C'est une lumière sur le monde qui s'éteint, un milieu culturel qui disparaît...» écrivait Caroline Montpetit dans Le Devoir en 2004.

C'est avec tristesse que je lisais la semaine dernière que la Librairie Champlain, la seule librairie francophone de Toronto, allait bientôt fermer. Même inquiétude en apprenant que les réseau des librairies Raffin (Suzanne, es-tu toujours là?) était sous la protection de la loi des faillites. 

J'ai travaillé longtemps en librairie et avec des libraires, pour y avoir conservé non seulement d'excellents souvenirs, mais également nombre d'amis. Aujourd'hui encore je rentre dans une librairie comme certains enfants entrent dans une confiserie. 

Je pense encore aux années passé à la Librairie Hermès, sur la rue Laurier, que certains d'entre vous ont bien connu et à sa propriétaire, Élizabeth Marchaudon. Bien avant la mode multimédia, on y accueillait les clients le dimanche pour regarder Apostrophe à la télévision; on y tenait des rencontres et des lancements; on y célébrait l'anniversaire de la librairie où c'était les clients qui apportaient les cadeaux... Je me souviens des voyages de formation de Paris à Mexico en passant par Barcelone..., des Salons en ville et en région, des congrès de psychanalyse ou de journalisme... Le livre était partout et la librairie était son support...

La librairie a fermé ses portes quelques années après mon départ. Élizabeth voulait la vendre. Elle le voulait vraiment, tout en souhaitant continuer à y travailler. 

La librairie n'a pas été vendue. Elle a bêtement fermé ses portes, en laissant plus d'un, orphelin (il y a un mois, j'ai croisé sur la rue une ancienne cliente que je n'avais pas vue depuis presque vingt ans. Nous nous sommes reconnus et elle m'a dit qu'elle était toujours en deuil de la disparition de la librairie).

Aujourd'hui, mon travail d'agent immobilier et ma formation spécialisée en commercial m'amène à me poser cette question, toute simple: Et si Élizabeth avait fait appel à un agent pour vendre sa librairie, ne lui aurait-il pas trouvé un acheteur?


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